«Conserver une abeille, c'est conserver des ressources génétiques, mais aussi l'ensemble des pratiques liées à cette abeille qu'on retrouve dans les savoir-faire traditionnels comme les ruches troncs» dit le Dr Lionel Garnery dans
le film documentaire «L'Arbre aux Abeilles», tourné en 2005. C'était une pensée novatrice à une période où seuls quelques très rares anthropologues envisageaient que l'écologie puisse aborder les aspects immatériels du patrimoine animal ou végétal.
Nous avons, lors de la dernière fête de l'Abeille Noire, affiché notre détermination à participer à une écologie qui prend en compte la part immatérielle de l'être. Ce qui est un peu normal pour des gens qui vivent et travaillent dans des montagnes où on s'est battu pour la liberté de conscience contre l'intégrisme dominant de l'époque. Ce patrimoine hérétique est pour nous essentiel. Il s'actualise aujourd'hui dans notre refus de la pensée unique en matière d'écologie et de conservation des populations d'abeilles. Et quel meilleur antidote à la très polluante pensée unique et marchandisation du monde que l'art, la poésie, la philosophie?
Occasion de découvrir les noires habitantes de la ruche sous le pinceau et la plume de Greta. Étonnamment vibrantes d'énergies.
Et pour les amateurs de bijoux, l'abeille d'or de Matteo, une vision intemporelle de l'idéal philosophique lié à l'abeille, qu'elle soit noire, bleue ou jaune. La magie de l'or et l'art de l'orfèvre évoquent de façon simple et splendide la transmutation des hydrates de carbone et de nos êtres par cet insecte solaire, à la fois si proche et si loin de nous, comme la lumière elle-même.
Bref, tout ce qu'on est en droit d'espérer d'une abeille noire.
L'équipe de l'Arbre aux Abeilles