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N° 31 - MAI 2017 (1/2)
 

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Ces derniers temps, nous n'avons pas eu le plaisir de vous écrire. Pourtant, et comme vous allez pouvoir le constater, nous ne manquons pas de choses à vous dire.

L'Arbre aux Abeilles a tenu son assemblée annuelle à Anduze, en février. Ce fut l'occasion de préciser les actions que nous avons résolu d'entreprendre, ou de poursuivre, autour de l'abeille noire et des ruches troncs.
 
En ce joli mois de mai, période d'abondance et de dynamisme s'il en est, ce n'est pas UNE mais DEUX GAZETTES qui vont se succéder dans votre boite aux lettres électroniques. Pour que vous puissiez les déguster avec modération, elles se succéderont à quelques jours d'intervalle.

Voici dans ce premier opus quelques nouvelles et quelques réponses aux demandes que vous avez pu formuler… avec le retard typique des artisans que nous sommes.

 
Transmission des recettes
Rappelons qu'un rucher tronc est pour nous un ensemble de connaissances traditionnelles à adopter et à adapter, si l'on vise le bien-être de l'abeille, de l'apiculteur et de celui qui mange le miel. Nous allons donc transmettre ces recettes traditionnelles en continuant les journées participatives autour des ruches troncs et des abeilles noires. Ces journées seront indiquées sur la rubrique «Agenda» de notre site et sur la toute nouvelle page Twitter de l'association que nous vous invitons à visiter pour être informé régulièrement.


 

Pour répondre aux demandes de stages de formation, il s'avère difficile, vu notre position géographique, d'organiser des journées correspondant aux disponibilités des uns et des autres. Nous vous proposons une approche personnalisée. Vous pouvez venir apprendre sur place (après avoir convenu d'un rendez-vous) et en échange participer aux travaux de l'association. Pas de frais de stage à prévoir donc, seul l'hébergement demeure à votre charge. C'est une manière de renouer avec les anciennes méthodes d'apprentissage et d'utiliser à des fins de formation une partie des aides reçues de nos soutiens.

Nous sommes convaincus qu'une certaine perte de conscience de la valeur des choses a engendré les malheurs des abeilles et de l'abeille noire en particulier. Nous pensons qu'à l'inverse, la régénérescence des consciences passe par le partage de certaines connaissances. D'où notre volonté de partager celles dont nous disposons.
 
Nos communications suivent cette démarche. Dans cet esprit, prochainement, vous trouverez sur notre site une rubrique permettant de voir ce que les différents acteurs de notre association pratiquent, font et proposent éventuellement à l'achat: le commerce étant aussi une forme de communication.

Le rucher des Estreches - Avant et après restauration
Le rucher des Estreches - Avant et après restauration
 
Frelon asiatique
Notre doyen Paul Chapelle, âgé cette année de 98 ans (voir et revoir le film «L'Arbre aux abeilles»), insiste sur l'urgence absolue de trouver à tout prix une manière efficace de résister au frelon asiatique. De plus en plus de colonies d'abeilles, domestiquées ou sauvages sont détruites par le frelon. Conscient de cette menace supplémentaire qui pèse sur les populations d'abeilles noires, voilà bientôt dix ans que nous recherchons des solutions, avec l'aide bénévole de scientifiques comme Bernadette Darchen et de jeunes ingénieurs comme Jérémie Laurent et François Espinet.

C'est... complexe, plus le frelon gagne de terrain, plus il apparait qu'une solution efficace doit être simple à mettre en œuvre, peut coûteuse, et doit permettre la destruction des nids qu'on ne parvient pas à localiser. Dans cette optique, nous nous sommes déjà intéressés aux pratiques des apiculteurs d'Afrique du Nord, confrontés depuis longtemps à un frelon similaire. Leur pratique est basée sur un empoisonnement ciblé des frelons par un insecticide neurotoxique.

Cet empoisonnement peut paraître «biologiquement incorrect», si toutefois on a de la biologie une conception très détachée des réalités des abeilles et des agriculteurs. Goutte d'eau qui fait déborder le vase, le frelon asiatique tombe sur des colonies déjà accablées par pas mal d'handicaps: varroa, pesticides divers, flore mellifère souvent minable et bien d'autres facteurs peu médiatisés. Il s'en suit que les colonies succombent à la pression, au harcèlement exercé par les frelons, qui inhibent totalement le fonctionnement naturel de la colonie.

Bien que peu amateurs de substances toxiques, mais soucieux avant tout de la survie des abeilles, nous avons depuis deux ans testé la méthode «africaine». L'an dernier un protocole de trois séquences d'empoisonnement par semaine sur un rucher de 25 ruches très fréquentées par des frelons a permis de les réduire à une présence supportable. L'état des colonies était satisfaisant à la fin de l'été et les pertes hivernales et post hivernales des 25 colonies d'abeilles concernées sont restées dans les limites normales de ce rucher, soit 5%.

Les dégâts des frelons sur ce site auraient été comme les années précédentes de l'ordre de 70% si l'on avait adopté la stratégie du «laissons les abeilles apprendre à résister... (et continuons de notre côté notre existence douillette dans nos bureaux)».

C'est difficilement acceptable.
 
Paul Chapelle, photographié par Edouard Hannoteaux
Paul Chapelle, photographié par Edouard Hannoteaux

Cette solution «africaine» qui nécessite plus de visites sur le rucher n'est bien sûr pas idéale et par ailleurs elle ne cautionne pas les usages inappropriés d'insecticides dont nous sommes bien conscients. On pourrait en débattre entre spécialistes de la spécialité, mais il y a état d'urgence pour les colonies d'abeilles. N'en déplaise à nos sensibilités, la méthode «africaine» est semble t'il la seule solution pour impacter suffisamment et facilement les nombreux nids non détectés autour des ruchers.

Nous n'avons pas participé à l'hypocrisie qui consiste à ne pas en faire état : en témoigne la gazette n°21 d'octobre 2014. Nous avons résolu cette année d'étendre l'expérience à d'autres ruchers afin d'en mesurer l'efficacité et de connaître notamment le nombre d'intervention hebdomadaire suffisant pour assurer la survie de nos abeilles.

Début juillet, soit à la date où commence le harcèlement effectif des colonies d'abeilles, nous rappellerons en quoi consiste le protocole permettant de tester et de mesurer l'efficacité de cette méthode «africaine». Peut être que nos institutions, avec la sagesse et la lenteur qui les caractérisent, reconnaîtront d'ici là le bien fondé de la méthode et mesureront à quel point il est urgent de passer d'un intégrisme écologique de surface à une approche globale, pragmatique et non dogmatique de sauvegarde du vivant.

 
À suivre…
Voilà pour nos objectifs de formation et de lutte contre le frelon asiatique. Dans notre prochaine gazette que vous recevrez dans les tous prochains jours il sera question de la «Vallée de l'Abeille noire», d'homéopathie, de festivités et de développement personnel.

À tout bientôt

L'équipe de rédaction

 

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