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N° 42 - AOUT 2019
 
 
Nous illustrons pour vous cette gazette de quelques suggestions de lecture. D'autant que face aux progrès de la grossièreté et des intégrismes de tout poil, la culture est le meilleur rempart de la biodiversité, une véritable propolis pour nos consciences.

Notre point de départ de la conservation de l'abeille noire est une donnée culturelle et biologique, le fait que cette abeille est un animal sauvage de la faune européenne. Seule la roublardise de la loi permet de la taxer d'animal domestique, soit un bien taillable et corvéable à merci, ou peu s'en faut. La nature sauvage de l'abeille noire est attestée par de nombreux témoignages, dont les écrits de Grégoire de Tours (voir le livre «Boire en Gaule» de Fanette Laubenheimer, éd. du CNRS). Voir également les écrits de Diodore de Sicile à propos de l'agriculture en Gaule.

Certes, l'abeille noire, sauvage à l'origine, a été, pendant des siècles et des millénaires, élevée (et non exploitée) dans le respect de sa biologie, c'est-à-dire sans transhumance, sélection génétique ou autre altération majeure. Si bien qu'elle a conservé ses traits héréditaires, son caractère entier, foncièrement insoumis à la volonté humaine de dominer la part sauvage. En témoigne son inadaptation à l'apiculture industrialisée, ou plus exactement, l'exploitation apicole.

 

L'apparition de cette abeille tutélaire de l'espace européen, il y a quelque 20.000 ans, précède de loin la «révolution néolithique», la bombe à retardement qu'elle amorce et la destruction de la biodiversité que nous subissons actuellement.

Ce phénomène global d'altération du naturel dans lequel s'inscrit aujourd'hui la problématique de la conservation de cette abeille noire est très bien raconté par Stéphane Durand dans «20.000 ans ou La grande histoire de la nature» (éd. Actes Sud). L'abeille noire est une des nombreuses victimes de cette «révolution néolithique» ou asservissement généralisé qui marque l'avènement de l'agriculture et nous amène quelques millénaires plus tard à la «filière apicole», sous-produit de la politique agricole commune (PAC), qui a promu la production de masse et ses denrées normalisées, pas chères, pauvres en saveurs et en nutriments.

 

Gare au gorille! Car la production de malbouffe est une affaire juteuse et compte de nombreux complices. C'est en effet la nourriture de masse à vil prix qui permet d'investir ailleurs l'énergie, en l'occurrence le fric (étymologiquement le «blé vert») et de payer au prix fort loyers, services, téléphonie, «loisirs», parking, essence, cigarettes, etc. En gros tout ce qui ne relève pas directement de la production agricole.

Cet étrange phénomène est analysé brillamment par Jean François Narbonne, toxicologue de son état, dans un livre peu diffusé mais très intéressant.  «Toxiques Affaires, de la dioxine à la vache folle» (Noël Mamère et Jean François Narbonne, Editions Ramsay 2001).

 

Le patrimoine millénaire des ruches troncs ne se limite pas à un modèle de ruche mais à un ensemble de savoir-faire agricoles et d'égards témoignés aux abeilles. Cela nous a engagés dans un combat culturel pour une autre apiculture, pour le bien-être de l'abeille, de ceux qui l'élèvent et de ceux qui mangent le miel. Cela passe par la reconstruction d'un paysage favorable aux pollinisateurs, et donc à l'abeille noire. D'où notre amitié ancienne avec Pollinis. Cela passe aussi par notre fonction enzymatique dans la création de la Fédération Européenne des Conservatoires de l'Abeille Noire (FedCAN) où les différences s'expriment de manière complémentaire comme dans une colonie d'abeilles.

Sur beaucoup de territoires continentaux, entre autres en Cévennes, il est difficile de mettre en place une zone de conservation de l'abeille noire, malgré les urgences de conserver ce qu'il en reste. En apiculture, tout et n'importe quoi est possible et pratiqué : importer des abeilles de l'autre bout du monde, installer des dizaines (voire des centaines) de ruches dans un biotope sans se soucier de l'impact sur les pollinisateurs sauvages et les colonies d'abeilles installées à demeure, violer allègrement la biologie des abeilles par des pratiques très éloignées de leur nature.

Face à ce contexte défavorable, nous basant sur le patrimoine des ruches troncs, représentatif de savoir-faire ancestraux partagés avec beaucoup d'apiculteurs  des Cévennes et d'ailleurs, l'Arbre aux Abeilles expérimente un mode de conservation en système ouvert, ne reposant sur aucune zonage géographique,  mais sur le libre choix d'élever ses abeilles dans le respect de leur biologie. L'objectif  étant de fortifier le patrimoine génétique abeille noire en renforçant par des pratiques, la part sauvage des colonies d'abeilles. Où qu'ils soient, quelles que soient les contraintes rencontrées, les apiculteurs motivés peuvent par leurs pratiques contribuer à conserver le naturel des populations d'abeilles : cette part sauvage, ce caractère splendide, indocile de l'abeille noire. Notre démarche est très simple, elle a été celle  pendant des siècles de générations d'apiculteurs. Cette approche traditionnelle est très exactement celle des «Pratiques de la Zone Cœur» définies par le conseil scientifique de la FedCAN.

Aussi, nous avons convenu lors de la dernière réunion de notre fédération qu'il était essentiel de souligner que la conservation de l'abeille noire ne se limitait pas à la mise en place d'aires de conservation mais à l'adoption de pratiques apicoles basées sur ces principes de respect de la biologie de l'abeille et favorisant le naturel des populations. Nous avons convenu que tout apiculteur professionnel ou non qui observe ces pratiques dites de la zone cœur ou ancestrales contribue de manière majeure à la conservation de la biodiversité apicole et par extension de l'abeille noire européenne.

A la différence de nos ancêtres qui n'avaient pas de possibilités de biaiser la nature, nous avons le choix de nous adapter à la biologie des abeilles ou de jouer aux apprentis sorciers : à leur demander d'être douces, soumises, toujours plus laborieuses, pondeuses, juteuses, bref en faire des «bonnes vaches à miel». Conserver l'abeille noire signifie pour nous avant tout conserver la part sauvage de l'être avec son potentiel et ses limites.

Conserver est pour nous avant tout une question de mode d'être avec les abeilles. Comme le dit si bien une dame de l'Arbre aux Abeilles, il s'agit de «vivre plus pour elles qu'elles ne vivent pour nous».

L'équipe de l'Arbre aux Abeille

Retrouvez l'équipe de l'Arbre aux Abeilles
sur le site Les talents de l'Association l'Arbre aux Abeilles

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À vos Agenda !!!
La Fête de l'Abeille Noire 2019
aura lieu les samedi 12 et dimanche 13 octobre
à Belle-Île-en-Mer (Morbihan, Bretagne).

Elle est organisée par l'Association pour la Protection et la Conservation de l'Abeille noire de Belle-Île-en-Mer.

Vous êtes attendus nombreux et, bien évidemment, l'association l'Arbre aux Abeille sera de la fête.


 

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