Depuis 2008, l'association l'Arbre aux abeilles s'intéresse à l'abeille noire. Son histoire, son passage en quelques décennies du statut d'abeille omniprésente à l'état sauvage et domiciliée dans des ruches à l'état d'animal en voie de disparition, est très révélatrice de la maltraitance du vivant pour les besoins d'une culture gourmande de malbouffe. Elle nous a sensibilisé à ce que nous appelons "les droits de l'abeille". Ceux ci ouvrent de manière symbolique sur ceux des animaux et des végétaux, trop souvent bafoués, comme ceux de l'ensemble du vivant, y compris ceux de l'espèce humaine.
A l'inverse de cette sombre histoire, au coeur de la fête de l'abeille noire, il y a le projet de bâtir une écologie ludique et transversale à partir des réalités agricoles et alimentaires, considérées, c'est là la grande originalité, dans la perspective du plaisir qu'elles peuvent procurer. Ce plaisir étant rarement pris au sérieux.  A savoir le plaisir de vivre pour les animaux élevés, pour ceux qui les élèvent, pour ceux qui mangent ou boivent ce qu'il en ressort.
D'où cette "fête des droits de l'abeille" pour fédérer autour de cet animal au destin emblématique. La fête consistant surtout en rencontres avec des agriculteurs, des artisans et des artistes travaillant de manière sensée et sensible avec le vivant et en moments joyeux.
Moment historique. Ce sera aussi le point de départ de la « Ligue des droits de l'abeille », un réseau résolument libre, d'agriculteurs, de citoyens, de professionnels et de journalistes convaincus de l'urgence d'aller vers une alimentation et une agriculture orientées vers le plaisir de vivre, génératrice de convergences inter-espèces, comme l'abeille noire en a établi pendant des siècles entre le monde sauvage et la société humaine. Ce qui aujourd'hui nous inspire !